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toutes les exploitations. Et c’est aujourd’hui, que vous n’êtes plus rien, que vous ne pouvez plus rien faire, que cette idée vous vient de vous intéresser aux vaincus de la lutte sociale ?

Vous ne ferez rien, parce que vous ne pouvez rien.

J’irai plus loin. Vous n’avez pas le droit de tenter quoi que ce soit en ce sens.

Tout ce qui existe est de par la volonté de Dieu. C’est parce que Dieu l’a voulu qu’il y a des pauvres et des riches, des exploités et des exploiteurs, que les uns meurent de faim, alors que d’autres crèvent d’indigestion, et ce serait sacrilège à vous de vouloir y changer quoi que ce soit, criminel de vouloir corriger l’œuvre du Créateur dont les desseins sont impénétrables.

Nous avons le droit de nous plaindre, vous, le devoir de vous résigner, confus, chagrins, mais soumis.

Terrain d’entente — Conclusion

Il y a pourtant un moyen de nous entendre. Vous avez vous-même dit : « Les biens terrestres sont périssables et méprisables, alors que les biens célestes seront une jouissance, un bonheur qui n’aura pas de fin ». Eh bien ! nous ne vous disputerons pas les seconds, mais laissez-nous les autres. D’autant qu’il nous sera facile de faire