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Il n’est donc pas extraordinaire que nous mettions tant de temps à nous laisser aller à la vie matérialiste.

Mais, c’est indéniable, les dieux s’en vont, et nous en trouvons l’aveu sous la plume même de nos adversaires.


Derniers avatars du Cléricalisme


Cette décrépitude de l’idée religieuse a produit deux avatars. Dans le domaine politique, c’est la réconciliation de la République avec l’Église, de toute nécessité monarchiste.

Dans le domaine économique, c’est le socialisme chrétien.

Sentant le terrain se dérober sous ses pas, l’Église a fait acte d’adhésion officielle à la République par l’organe du pape lui-même, et nous trouvons dans l’élection de Brest un curieux exemple dans ce sens.

Dans ce pays essentiellement monarchiste, deux candidats étaient en présence : le comte de Blois, partisan du trône et de l’autel, et l’abbé Gayraud, partisan de l’autel seulement. C’est ce dernier que, de toutes ses forces et ouvertement, le clergé a soutenu.

N’est-ce pas là une concession faite par l’Église qui, se sentant périr, a mis sur sa face un masque républicain ?