de l’homme l’univers des formes agissantes et le restituer dans un espace où la durée se précipite après l’avoir spiritualisé et ordonné dans son cœur. Un art nouveau, qui n’a rien à voir, en tout cas, avec le théâtre, qu’on a peut-être même eu tort, que j’ai sans doute eu tort moi-même de rattacher à la plastique. Un art nouveau, encore inorganique, et qui ne trouvera son rythme propre que quand la société aura trouvé le sien. Pourquoi le définir ? Il est embryonnaire. Un art nouveau crée ses organes. Nous ne pouvons que l’aider à les dégager du chaos.
Un homme – un seul – l’a déjà tout à fait compris. Un seul homme en sait jouer comme d’un clavier à plusieurs plans où tous les éléments sentimentaux et psychologiques qui déterminent l’attitude et la forme des êtres, concourent à confier à la seule expression cinégraphique le déroulement complexe de leur aventure intérieure. Il ne parle jamais. Il n’écrit jamais. Il n’explique jamais. Il n’a pas même besoin d’enfermer le geste éphémère dans le symbole stylisé de la mimique. Par lui, le drame humain possède un instrument expressif qu’on ne soupçonnait pas et qui sera, dans l’avenir, le plus puissant de tous. Un écran, où tombe un faisceau de lumière. Nos yeux en face. Et, derrière eux, le cœur. Il n’en faut pas plus pour faire sourdre de ce cœur une vague d’harmonies vierges, l’intelligence brusque de la nécessité de tout, de la monotonie grandiose et poétique des passions. Car il y a, sur cet