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possible de saisir d’un coup d’œil la ligne harmonieuse des arbres, le contour de leurs feuilles, la vraie forme des animaux rampants qui n’apparaissaient dans un éclair que pour fuir ou donner la mort. Partout la barrière infranchissable de la vie luxuriante, l’œil ébloui de couleurs et de lignes sans cesse brisées et confondues, lianes, fleurs d’où pleuvaient des poussières étincelantes, bêtes rayées, diaprées, ocellées, constellées, l’esprit fiévreux des germes de vie et de mort roulant sous l’océan des feuilles. C’est par l’accumulation désordonnée des enivrements matériels que l’âme indienne atteignit ce mysticisme panthéistique que tout être sensuel a pu sentir monter en lui aux minutes d’amour total, où, par la femme qui se donne, il sent, dans une seule étreinte, la présence confuse et réelle de l’univers. Il ne faut pas chercher dans l’architecture