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ΙΙ


La plus vieille humanité connue, qu’il définit tout entière, habitait les grottes innombrables de la haute Dordogne, près des rivières poissonneuses qui viennent au travers des rochers roux et des forêts, d’une région boursouflée de volcans. C’était là le foyer central, mais il essaimait des colonies tout le long des rives du Lot, de la Garonne, de l’Ariège, et jusqu’aux deux versants des Pyrénées et des Cévennes.. La terre commençait à moins tressaillir des forces souterraines. Des arbres drus et verts comblaient de leurs racines saines les tourbières qui cachaient les grands squelettes des derniers monstres chaotiques. L’affermissement de l’écorce terrestre, les pluies et les vents régularisés par les bois, la succession mieux rythmée des saisons introduisaient dans la nature une harmonie plus apparente. Des espèces plus souples, plus logiques, moins enfoncées dans la matière originelle étaient apparues peu à peu. Si les eaux froides où venaient boire le mammouth, le rhinocéros, le lion des cavernes, abritaient encore des hippopotames, les chevaux, les bœufs, les bisons, les bouquetins, les aurochs remplissaient les bois. Le renne,