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pèse sur l’écorce terrestre et semble émaner d’elle. Au sommet du Panthéon, une ouverture circulaire laisse passer la lumière du ciel. Elle y tombe comme à regret et ne parvient jamais à en éclairer les recoins. Rome est volontaire et fermée.

C’est seulement dans les cirques de pierre que le soleil descendait à flots, mais pour y éclairer les spectacles que le monde domestiqué donnait à Rome en attendant qu’il y puisât la haine, la révolte, la soif de purification. Panem et circenses ! Le Colisée n’est que la formule de pierre des besoins monstrueux du peuple roi. Le patricien ne dispose plus de la guerre pour occuper le plébéien. Voilà du pain. Voilà des cirques où peut tenir toute une ville, et construits de telle sorte que de chacune de ses places on puisse assister à l’agonie de cette ville. Jamais on ne vit, sous le ciel, de théâtre mieux aménagé pour y donner le spectacle d’un suicide plus grandiose que celui-là.