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C’est à Rome que le poème pélasgique du mur, si nerveusement et savamment développé par les Grecs et les Étrusques, trouva ses plus puissantes et ses plus durables expressions. C’est à Rome que les applications de la voûte asiatique furent les plus variées, son usage le plus fréquent, son emploi le plus méthodique. La voûte, en Chaldée, en Assyrie, s’allongeait, s’écrasait ou se renflait sur les palais, sur les maisons, planait au-dessus des villes. A Rome, elle est la base même de toute construction utilitaire, et la plupart des formes architectoniques dérivent de sa présence, arches des ponts, vomitoires, couloirs autour des cirques, immensité des salles amenée par la force des murs, puissance des supports commandée par la hauteur des édifices, monuments circulaires, images de l’horizon des plaines portant la coupole du ciel.

Le tombeau de Cecilia Metella, le Môle d’Adrien, le Panthéon d’Agrippa surtout sont des raccourcis de la force de Rome et du cirque sévère et sauvage au centre duquel elle est bâtie. La puissance en est triste, les murs pleins, aussi rugueux qu’une peau de monstre, l’intérieur secret et jaloux comme l’âme de ce peuple qui ne consentit pas à se manifester avant d’avoir enlevé à tous les autres peuples le droit de la discuter. Cela