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tout était fait d’avance, l’orateur vêtu de la toge, le général cuirassé, le tribun, le questeur, le consul, le sénateur, l’imperator. Le corps était interchangeable. On vissait la tête aux épaules. Pour reconnaître le personnage, il fallait regarder son visage, parfois placé trop haut pour qu’on pût le distinguer. Seul, il n’avait pas l’air de sortir de la fabrique. C’est qu’il répondait seul à un souci, obscur et matériel, mais sincère, de vérité. Il n’était fait qu’après la commande, pour celui qui le commandait, et l’artiste et le modèle collaboraient dès lors loyalement.

Tous ces portraits romains sont implacables. Nulle convention, mais aussi nulle fantaisie. Homme ou femme, empereur ou noble, le modèle est suivi trait à trait, de l’ossature du visage au grain de la peau, de la forme des coiffures aux