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dont elle jouit dans l’académisme romain. Le grand artiste n’aime pas l’allégorie. Si on la lui impose, il la domine, il la noie dans la forme, tirant de la forme elle-même le sens qu’elle enferme toujours. L’allégorie, au contraire, domine le faux artiste à qui la forme n’apprend rien. L’allégorie est la caricature du symbole. Le symbole est le visage vivant de l’abstraction réalisée. L’allégorie signale la présence de l’abstraction par des attributs extérieurs.

Ces froides académies, ces mannequins de bronze et de marbre, ces gestes figés, toujours les mêmes, ces attitudes oratoires ou martiales qui ne changeaient pas, ces papyrus roulés, ces draperies, ces tridents, ces foudres, ces cornes d’abondance emplissaient tous les lieux publics, forums, carrefours, sanctuaires, de leur lourde foule ennuyeuse. Sarcophages, statues,