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les fleurs, les feuillages s’accumulent et s’enchevêtrent ainsi que les moissons et les récoltes des fortes campagnes latines, on voit sourdre cette sève rustique que Rome n’a pas pu tarir et dont le poème de Lucrèce craque comme un vieil arbre verdoyant. Les Grecs alors sont oubliés, et les sculpteurs venus d’Athènes doivent rire de pitié devant ces poèmes confus à la richesse de la terre. C’est un rythme autre que le leur, et ils ne comprennent guère. Et sans doute préfèrent-ils l’imitation pesante qu’on fait d’eux. Plus de vides en effet, plus de silencieux passages, plus d’onde spirituelle unissant des volumes qui se répondent dans un souci constant d’équilibre musical. Mais une orgie disciplinée quand même, où l’abon-