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veut plaire à la Grèce comme le parvenu à l’aristocrate, la Grèce veut plaire à Rome comme le faible au fort. A ce contact, la Grèce ne peut plus prostituer un génie qui s’est depuis longtemps échappé d’elle, mais Rome y perd une partie du sien.

Le Romain, dans ses mœurs, son tempérament, sa religion, toute sa substance morale différait totalement du Grec. Ici une vie simple, libre, investigatrice, toute au désir de réaliser l’harmonie intérieure qu’une imagination charmante poursuit sur tous les chemins. Là une vie disciplinée, égoïste, dure, fermée, cherchant hors d’elle-même son aliment. Le Grec fait la cité à l’image du monde. Le Romain veut faire le monde à l’image de la cité. La vraie religion du Romain, c’est le foyer et le chef du foyer, le père. Le culte officiel est purement décoratif. Les divinités sont choses concrètes, figées, positives,