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sent et flétrissent la femme, voici - roseaux ployés, eaux ondoyantes, fleurs et guirlandes balancées - des jeunes filles qui dansent, rythmant au son des musiques grêles les mouvements de la poursuite, de l’adieu, de la supplication, de la prière, de l’amour. Et si la mort est au bout du chemin, il y a sur les bords du chemin de quoi orner la vie. Il semble qu’aussi turbulent ou fourbe et souvent tout ensanglanté qu’ait été le monde grec, sa gloire est en ceci, qu’il a accepté virilement et même joyeusement de vivre. Au pied de l’Acropole, il y a un petit cimetière, où se dressent encore quelques stèles funéraires d’un symbolisme émouvant. La Grèce aime les travaux et les jours jusque sur sa pierre tombale. On s’y dit adieu avec des gestes simples, avec une figure un peu triste et tout à fait calme, comme si on allait se revoir. L’ami serre la main de l’ami, la mère pose les doigts sur la tête de l’enfant, la servante présente à sa maîtresse le coffret plein de bijoux. Les animaux familiers viennent assister au départ. La gloire de la vie terrestre entre dans l’ombre souterraine.