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ture familière de l’Egyptien agriculteur racontait le travail des champs. La peinture familière des Grecs, peuple de marchands et de causeurs, parle plus volontiers des travaux de la maison.

La vie, dans la cité antique, est infiniment moins guindée que nous ne nous la représentons. L’indulgence, la familiarité méridionales, la vie simple rapprochent tout. Celle d’un port méditerranéen actuel doit lui ressembler en tous points, surtout les jours de marché et de consultation électorale. Malgré le souci constant qu’ont les Grecs de recouvrir d’une fiction souriante ou splendide la banalité, la vulgarité ou même l’horreur de l’aventure quotidienne, elle perce sous le décor.

Ce peuple a-t-il donc menti ? Non. Il a imaginé une vie héroïque qui exprimait malgré tout son désir et qui lui a permis de hausser son vouloir au-dessus de ses appétits les plus atroces et ainsi, en fin de compte, de lancer l’avenir des hommes dans une décisive direction. Après tout, si la guerre est ignoble, avec ses corps décomposés et leurs hideuses grimaces, rien n’est si beau qu’un jeune guerrier qui s’avance, la poitrine ouverte, soulevé d’orgueil et de foi. Si les travaux du ménage épui-