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tions aussi hautes que celui des sculpteurs de dieux. Par contre, il évite bien plus longtemps le double écueil de la prétention et de la mode. Il meurt ainsi moins vite, et se renouvelle plus tôt. Diderot a eu raison de rétablir la dignité des arts industriels. Il a eu tort de les placer au même niveau que les autres. Le sculpteur et surtout le peintre ne sont guidés dans leur lutte avec la matière que par la qualité de la matière. La destination de l’objet se meut dans un cadre si large que leur liberté n’a d’autre limite que l’espace infini où ‘jouent les rapports de l’intelligence et de la sensibilité avec l’univers entier des sensations et des images. L’ouvrier d’art est enfermé en des frontières plus étroites par la fonction que doit remplir le meuble ou l’ornement qu’il travaille, et aussi par sa dimension. Une fresque et un dé à coudre n’offrent pas à leur auteur des moyens identiques. Si le son de l’âme peut être aussi pur, aussi touchant