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Lueur furtive, certes, mais peu à peu grandissante. Qui ne la surprendra plus tard, élargie, dans les idoles de Byzance ? L’Égypte christianisante est le lieu et le moment où la fusion se fait entre l’âme chrétienne et l’âme antique, dans la pourriture sensuelle où grandit l’angoisse et que ses regards intérieurs fixent avec le besoin frénétique de rachat par l’ascétisme et d’espérance par la communion. L’un des plus grands mystères de l’histoire est cette refonte de l’âme humaine qui s’est accomplie dans la Méditerranée orientale, sur tous les rivages d’Afrique, d’Europe et d’Asie, au cours des trois ou quatre premiers siècles qui suivirent la chute de la Grèce, l’hégémonie de Rome et l’apparition du Christ. Quand on considère ces portraits de papyrus et de sarcophages, troubles, sensuels, anxieux, qui précèdent le miroitement suspect des