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qui font rire ou pleurer. C’est le bibelot japonais, avec beaucoup moins d’esprit, avec beaucoup moins d’adresse ou le bronze d’ameublement des petits bourgeois de notre siècle, avec beaucoup plus d’adresse et pas beaucoup plus d’esprit. La plupart des bas-reliefs témoignent des mêmes tendances : l’anecdote souvent confuse et surchargée, et un fond de paysage pour la situer. Ils montrent la sculpture envahie, à l’époque ptolémaïque, par les recherches et les procédés des peintres. Et c’est la plus sérieuse des indications sociales qu’on puisse trouver en cet art-là.

Ce besoin de fusionner les deux grands modes d’évocation plastique était apparu, en Grèce même, depuis trois siècles au moins. Praxitèle voyait la forme en peintre plutôt qu’en sculpteur, Lysippe aussi parfois, et l’auteur du Tombeau d’Alexandre et surtout le décorateur de Pergame. La grande sculpture classique s’était bien servie de la peinture, mais comme moyen accessoire, pour donner à la forme déjà vivante de par sa structure propre, l’apparence superficielle de la vie. Sous les larges tons simples qui couvraient les ensembles décoratifs et s’apaisaient dans la lumière, le plan sculptural persistait. Au ive siècle au contraire, et bien plus encore aux époques hellénistiques, le moyen d’expression pictural tend à se passer de la forme et à modeler les surfaces par le jeu mystérieux des lumières, des ombres, des demi-teintes et l’enveloppe diffuse de l’air. Tentative légitime encore, quand elle s’exerce sur le bas-relief, mais mortelle pour la sculpture. La