Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/240

Cette page n’a pas encore été corrigée

avait entraîné vers Athènes toutes les forces de l’hellénisme, un mouvement de dispersion commençait, qui devait porter d’Athènes vers l’Italie méridionale, vers la Sicile, la Cyrénaïque, l’Égypte, les Îles, l’Asie Mineure, à défaut du génie créateur, la passion et malheureusement aussi la manie des belles choses. Le dilettantisme, la diffusion du goût amènent la multiplication et l’affaiblissement des talents. C’est la période hellénistique, la plus riche de l’histoire en artistes et en œuvres d’art, peut-être, mais peut-être une des plus pauvres en puissance d’émotion.

Ils sont bien peu à écouter encore en eux et à y recueillir parfois, dans un bref élan de ferveur, comme le vigoureux statuaire de la Vénus de Milo, un écho très noble, mais un peu sourd et désuni de l’hymne à la vie dont le chœur triomphal s’éteint dans le passé. L’auteur adroit et remuant du Sarcophage d’Alexandre prend à la vieille sculpture assyrienne ses sujets à défaut de sa science et en transforme en mouvement lyrique un peu déclamatoire la force et la brutalité. Les sculpteurs de Rhodes recherchent le mélodrame gesticulant et compliqué dans l’événement sensationnel et jusque dans la littérature, pour être plus sûrs d’atteindre l’éveil sentimental des