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poles simples, il est une harmonie qui couronne une autre harmonie. Après vingt-cinq siècles il est resté ce qu’il était, parce qu’il a gardé ses proportions, son élan soutenu, son assiette puissante sur les plateaux de pierre qui dominent la mer, entourés de collines d’or. On dirait que les années l’ont traité comme elles ont traité la terre, en le dépouillant de ses statues, de ses couleurs, en même temps qu’elles entraînaient les forêts à la mer avec l’humus des montagnes et desséchaient les torrents, qu’elles l’ont brûlé avec le squelette du sol affleurant partout sous l’herbe rousse, que huit cent mille journées de flamme l’ont pénétré pour le faire monter dans l’incendie des soirs à mesure que le soleil descend.

Quand on n’a pas vécu dans l’intimité de ses ruines, on croit le temple grec rigoureux comme un théorème. Dès qu’il