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L’esprit humain, dans un splendide effort, peut rejoindre la loi divine. Le polythéisme organise le panthéisme primitif, et, avec une admirable audace en dégage l’esprit, sans se douter que cette flamme, que Prométhée a saisie un moment, consumera le monde en voulant s’isoler de lui. La sensation d’infini spirituel que donne l’art égyptien, d’infini matériel que donne l’art indou, on ne la trouve pas dans l’art qui exprime l’âme hellénique. On y trouve un accent d’harmonie balancée qu’il a seul, et qui le fait tenir dans les limites de notre intelligence, sans qu’elle puisse cependant saisir le commencement et la fin de la mélodie qui la berce. Toutes les formes, toutes les forces sont profondément solidaires, elles passent l’une dans l’autre par la loi naturelle, comme l’homme, par la loi morale, passe à la divinité. Sans doute, dans l’énorme univers, dont la cité