Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tout l’idéalisme anthropomorphique est là-dedans. Le Grec fait ses dieux à l’image de l’homme, et le dieu est d’autant plus beau que l’homme est plus haut par l’esprit.

Sur cette terre simple, par cette race forte, le naturalisme religieux devait aboutir à la divinisation la plus humaine des lois naturelles et morales. Vient le poète, et le symbole donne à ces divinisations des visages resplendissants. Au fond, ce que le Grec adore, quand il est mûr et libéré, c’est l’accord de son esprit et de la loi. Quoi qu’on en ait pu dire, l’anthropomorphisme est la seule religion que la science ait laissée intacte, puisque la science c’est la loi dégagée des aspects de la vie par l’homme, et seulement par lui. Notre conception du monde est la seule preuve que nous puissions fournir de son existence et de la nôtre.

Les lois personnifiées, les dieux devenus pour la foule des êtres réels ne sont pas les tyrans, pas même les créateurs des hommes, ce sont d’autres hommes, plus accomplis dans la vertu, mais plus vastes dans le désordre. Ils ont les défauts, les impulsions des hommes, ils ont leur sagesse et leur beauté à l’état de forces fatales. Ils sont l’idéal humain contrarié par les passions humaines, les lois qu’il s’agit pour nous, à travers la résistance de l’égoïsme et des éléments naturels, de dégager du monde et d’obéir. Héraklès combat l’accident, ce qui retarde et contrarie notre acheminement vers l’ordre. Il entre dans les