Page:Faure - Histoire de l’art. L’Art antique, 1926.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

de robes à volants, poupées fardées et frelatées qu’on leur achetait en Orient ou qu’ils prenaient de force dans leurs expéditions violentes. Des taureaux poursuivis dans les bois d’oliviers, des taureaux galopants, cabrés, chargeant les hommes, empêtrés dans de grands filets. Parfois des moissonneurs qui rient, qui chantent, une énorme gaieté sous les épis portés en gerbes, mais presque toujours la femelle équivoque, le fauve, le monstre marin : vie voluptueuse et brutale comme celle de tout primitif élevé au commandement par la force ou le hasard. Ils faisaient garder la porte de leurs acropoles par des lionnes de pierre à tête de bronze qui se soulevaient pesamment. Quand ils mouraient, on les couchait sous un linceul de feuilles d’or...

Civilisation déjà pourrie, Byzance en miniature où les drames d’alcôve déterminaient des révolutions et des massacres. Elle finit comme les autres. Le Dorien descend du Nord en avalanche, roule sur l’Argolide et jusqu’en Crète, dévaste les villes, rase les acropoles. La Grèce légendaire entre dans une nuit épaisse dont elle ne serait pas sortie si les barbares n’avaient laissé sous l’incendie, intact, avec les rois au masque d’or, le témoignage matériel de son passage dans