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douleurs anciennes comment elles ont pu déterminer nos actions présentes. Il n’est pas de volupté plus virile que de demander aux empreintes de ceux qui nous ont préparé nos demeures actuelles de nous révéler par ce qu’ils ont été le pourquoi de ce que nous sommes. Une statue qui sort de terre, toute humide, un bijou oxydé, un morceau de poterie portant la trace d’une peinture sont des témoignages qui nous renseignent beaucoup plus sur nous-mêmes que sur les hommes disparus qui ont porté ces témoignages. L’art vit dans le futur. Il est le fruit des douleurs, des désirs, des espérances populaires qui ne réaliseront leurs promesses que plus tard, très lentement, dans les besoins nouveaux des foules, et c’est notre émotion qui nous dira si les vieux pressentiments des hommes ne les avaient pas trompés.

Si les rudes idoles, les bijoux, les vases, les morceaux de bas-reliefs, les peintures effacées que nous avons trouvés à