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latin, du monde arabe, du monde indou, du monde tartare, assez indépendant pour s’émanciper de leur domination matérielle.

Si l’on remonte à ses plus anciens témoignages, alors qu’elle tentait de dégager un esprit plus libre et moins tendu de la force assyrienne, on s’aperçoit vite que les archers qui défilent ne sont pas aussi cruels, que les bêtes égorgées ne sont pas aussi redoutables, que les monstres qui gardent les portes ou soutiennent les architraves ont un abord moins brutal. L’esprit hiératique de l’Égypte conquise et surtout l’harmonieuse intelligence des Ioniens des côtes et des îles appelés par Darius, donne à ces fêtes de mort un caractère de décoration et de parade qui masque leur férocité. Le génie alors mûrissant de la Grèce ne pouvait pas permettre qu’une forme d’art originale subsistât à côté de lui. Et comme il ne lui était pas possible d’empêcher la Perse de parler, il dénatura ses paroles en les tradui-