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ses armes et son harnais de guerre, il lustre sa chevelure, il le montre impassible et fort au combat, plus grand que ceux qui l’accompagnent, dominant sans effort la bête furieuse qu’il tue. Le caractère terrible des poitrines, des jambes, des bras en action, des fauves rués à l’attaque, muscles tendus, os craquants, mâchoires broyantes, en est trop souvent masqué.

Qu’importe. Il faut faire la part des servitudes dont un homme de ce temps ne pouvait se libérer. L’artiste ninvite comprenait, c’est la seule liberté réellement accessible. I1 était infiniment plus fort que ceux dont il avait la faiblesse d’adorer l’horrible pouvoir. Les Sars trop élégants, trop courageux, les ornements royaux, les caparaçons ennuient, c’est la revanche du sculpteur. Ce qu’il aimait étreint et bouleverse. Il faut lui demander comment il voyait- les bêtes, chevaux secs à jambes maigres,