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tétanise, que déchire le fouet, que découpe le fer. Sa moindre impulsion est un ordre qui tue. Sur les bas-reliefs de Khorsabad ou de Koujoundjik, on peut le voir crevant les yeux avec méthode à des prisonniers enchaînés, on peut voir ses soldats jouer aux boules avec des têtes coupées. Sennachérib, Sargon ou Assurbanipal ordonne à ses scribes d’écrire sur la brique « Mes chars de guerre écrasent les hommes et les bêtes et les corps de mes ennemis. Les trophées que j’élève sont faits de cadavres humains dont j’ai tranché les membres et les têtes. Je fais couper les mains à tous ceux que je prends vivants.

Le malheur se proportionne à la sensibilité. Il est possible que le peuple assyrien n’ait pas senti l’horreur de vivre, puisqu’il n’en sentit jamais la vraie joie comme les foules égyptiennes qui confiaient au granit des tombes la douceur et