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Et pourtant, qu’il est mobile ce visage ! Là rayonne un inépuisable foyer d’aspirations contemplatives, ici se concentre la rigoureuse volonté d’atteindre le but visible et pratique et de ne pas le dépasser. Les statues que recouvraient les dunes, avec les ruines de Tello, portent le témoignage d’un esprit infiniment plus positif, sinon plus sûr de lui, que ne le fut -jamais l’esprit de l’Égypte, même au temps du Scribe accroupi, leur contemporain à quelques siècles près, ce qui, dans le vieil Orient, compte à peine pour des années. L’Égypte, à ce moment-là, avait construit probablement les Pyramides, donné à un rocher le visage d’un sphinx, et l’âge suivant allait l’enfoncer encore dans le mystère, la tourner de plus en plus vers le dedans. Les statues de Tello ne sont pas des deux, ni des symboles, elles n’ont de mystérieux que leur antiquité et ce silence qui pèse sur les vieilles pierres quand on les retrouve au milieu des petites vies souterraines. C’est l’image d’un