Page:Faure - Encyclopédie anarchiste, tome 4.2.djvu/323

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UNI
2821

conditions dans lesquelles s’est déroulée la grève générale du 12 février 1934, la Commission Administrative de la Confédération Générale du Travail Syndicaliste Révolutionnaire constate :

« 1° Que l’ordre de grève a été scrupuleusement suivi par toutes les organisations syndicales appartenant à notre Centrale ;

« 2° Que l’unité d’action à la base s’est réalisée spontanément dans l’ensemble du pays, sans discussion ni accord préalables ;

« 3° Que cette unité d’action a permis à la classe ouvrière française d’attendre son objectif, qui était de barrer la route au fascisme.

Enregistrant ces résultats, la C.A. est convaincue que toute nouvelle offensive fasciste dressera, dans les mêmes conditions, le prolétariat français contre son ennemi. Elle est également certaine que toute offensive ouvrière contre le fascisme réunirait, pour la lutte, la totalité des forces ouvrières de ce pays.

De même, la C.A. est unanime à affirmer que l’unité d’action, scellée dans l’offensive, c’est-à-dire pendant la phase finale de la destruction du système capitaliste, se transformera, automatiquement, en unité organique révolutionnaire, pour la construction de l’ordre nouveau.

Aussi, fidèle à sa doctrine et à sa tactique, qui viennent de recevoir la confirmation éclatante des faits, la C.G.T.S.R. demande à tous ses syndicats de poursuivre leurs efforts sur le même plan, avec les mêmes méthodes, à réaliser, partout et spontanément, l’unité d’action avec tous les travailleurs, chaque fois que les circonstances l’exigeront.

Elle leur demande, en outre, de se préparer à l’action décisive, au cours de laquelle se scellera définitivement et organiquement l’unité syndicale de tous les travailleurs.

Elle considère que, pour porter tous ses fruits, l’unité organique doit marquer le triomphe et l’indépendance totale du syndicalisme et réaliser la substitution de la notion de classe à la notion de parti.

Une telle unité doit avoir pour conséquence et comme but l’établissement, par les travailleurs, sur les plans économique, administratif et social, d’un régime d’égalité sociale complète et comporter, pour les individus et les groupements, la liberté, définitivement consacrée.

En conséquence, la C. A. déclare qu’il ne peut s’agir de réaliser à un moment quelconque, sous n’importe quel prétexte, en dehors des conditions ci-dessus indiquées, une unité qui ne profiterait qu’aux partis politiques, ayant fait au préalable leur propre unité, pour conquérir le pouvoir et l’exercer au détriment de la classe ouvrière. — La C.A. de la C.G.T.S.R. »


Cette résolution est d’une netteté absolue. Elle est, aussi, complète. Elle ne comporte aucune équivoque, n’amorce aucune manœuvre. Elle n’est, à l’encontre de toutes les autres, inspirée que par le souci de l’intérêt supérieur du prolétariat. Elle dégage de la leçon du passé les enseignements qui s’imposent et ne peuvent être que salutaires.

Elle indique clairement quel doit être le but à atteindre : la Révolution. Elle précise quel doit être l’objectif de cette dernière.

L’unité que propose la C.G.T.S.R. est donc une unité sérieuse et honnête, solide et durable.

Elle n’a rien de commun avec l’unité politico-économique qui est en gestation en ce moment et ne vise : qu’à conserver le contact avec la bourgeoisie dite libérale, à faire triompher le réformisme social, et permettre au gouvernement russe de faire son entrée officielle à Genève, à rendre possible la conclusion d’une nouvelle alliance franco-russe qui risque, à un moment

donné, comme l’ancienne, de devenir un des plus sérieux éléments de conflit européen et peut-être mondial.

De quelque façon que l’unité se réalise, je souhaite en tout cas qu’elle soit définitive ; qu’elle marque le triomphe du syndicalisme sur tous les partis, que les syndicats l’utilisent uniquement pour atteindre leur but, en faisant triompher le programme que la C.G.T.S.R. a établi, ce programme qui alarme tant tous les partis et les deux autres C.G.T., ce programme révolutionnaire qui tient tout entier en ces deux phrases :

Toute l’Économie aux Syndicats !

Toute l’Administration sociale aux comités ! — Pierre Besnard.


UNIVERS n. m. (du latin universus, entier). Ensemble des choses existantes, le monde, la terre et ses habitants. Il n’y a pas si longtemps encore, que la Terre était considérée comme le centre et presque le tout d’un Univers organisé pour les hommes, Univers si mesquin, si étriqué qu’il suffisait, pour le gouverner, d’un dieu construit à l’image de ces hommes, dont il partageait les passions, les sentiments, les besoins. Alors l’Intolérance et la Superstition faisaient peser sur les esprits un joug d’autant plus lourd que la mesure des cieux n’était point commencée, c’était le règne des cosmogonies puériles imposées par les religions aux hommes ignorants. Or, un jour, l’emploi d’instruments nouveaux, l’utilisation de méthodes scientifiques plus sures, vint nous révéler un Univers différent, gigantesque, prodigieusement riche, dont rien, actuellement encore, ne nous annonce la limite, et relégua au néant les conceptions arbitraires imposées par la Croyance : l’anthropocentrisme fut vaincu et, avec lui, moururent les cieux de Ptolémée et de Tycho-Brahé.

La Terre, si grande pour les insectes que sont les hommes qui s’agitent à sa surface, cessa d’être le centre et le but de l’Univers pour devenir un petit globe de matière, isolé dans l’espace, sans soutien d’aucune sorte ; le soleil, le bon et bienfaisant soleil, ne fut plus qu’une humble unité perdue dans la masse d’étoiles circulant dans les espaces glacés du ciel.

Le globe que nous habitons a la forme d’une sphère ou, mieux, d’un ellipsoïde de révolution d’un diamètre de 12.750 kilomètres à l’équateur. Sa circonférence équatoriale est de 40.076 kilomètres. Sa surface est de 510 millions de kilomètres carrés et son volume équivaut à 1.083.260 millions de kilomètres cubes. Tournant sur elle-même en 23 h. 56 minutes, la terre tourne également en 365 jours 1/4 autour du soleil, dont elle est distante de 149 millions de kilomètres en moyenne.

La Terre n’est pas la seule planète gravitant autour du soleil ; huit autres planètes obscures, recevant du soleil la chaleur et la lumière, l’accompagnent dans sa ronde sans fin. On peut les diviser en deux groupes distincts : le premier, voisin du soleil, formé de quatre planètes de petites dimensions relativement à celles du second groupe. Ces planètes sont dans l’ordre des distances au soleil : Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Le second groupe est formé de cinq planètes, dont quatre sont énormes comparées aux précédentes. Ces mondes sont, dans l’ordre des distances : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, Des membres de la famille solaire, seuls Vénus et Pluton sont sensiblement égaux à la Terre, Mars et Mercure sont plus petits ; les autres sont énormes : Jupiter est 1.295 fois plus volumineux que notre globe, Saturne l’est 745 fois, Uranus et Neptune le sont respectivement 63 et 78 fois. Mais tous sont éclipsés par le Soleil qui est 1.300.000 fois plus gros que la Terre et qui, à lui seul, est 700 fois plus volumineux que l’ensemble des mondes du système.

Ces corps planétaires sont situés à des distances différentes de l’astre du jour ; Mercure gravite à 58 millions