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TYR
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Désormais, l’homme n’aura plus foi qu’en lui-même et, débarrassé de tous ses dieux — tyrans de l’au-delà et d’ici-bas —, il ne se souciera que de vérité et de justice, les seuls mobiles qui soulèveront son orgueil, sa volonté, ses efforts !

Il ne respectera plus la Loi faite par les forts contre les faibles ! Il n’obéira plus à cette entité qui s’appelle l’Autorité, dont l’obéissance irraisonnée, négation de soi-même et de sa propre liberté, forme toute la base et la substance, et qui a fait couler des torrents de larmes et de sang !

Il aura une conscience de plus en plus nette de cette

vérité : qu’il ne saurait y avoir des meneurs sans suiveurs, de dieux ou prêtres sans croyants, de tyrans sans esclaves, ainsi que la claire notion de ce fait : que l’autorité qui s’exerce étant non moins détestable que celle qu’on subit, il commencera par s’affranchir lui-même de toutes les petites ou grandes tyrannies qu’un long atavisme a déposées et comme cristallisées en lui et ne trouvera la sauvegarde de sa dignité autant que de ses droits que dans la constitution d’une société de vrais égaux, d’autant plus aimants et solidaires qu’ils vivront libres et indépendants les uns des autres. — A. Blicq.