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pli généralement très lentement et s’est réparti sur toute la durée des temps tertiaires. Il a été accompagné d’une modification radicale de la faune et de la flore, qui ont évolué en se modifiant sans cesse, jusqu’aux formes actuelles.

Au début de l’âge tertiaire, les zones tropicales n’étaient, pas encore nettement différenciées. A côté de nos chênes, de nos noyers, de nos érables, on pouvait voir s’élever, lauriers, magnolias, figuiers, palmiers et cocotiers. Au point de vue botanique, la période éogène peut se diviser en trois époques : l’éocène inférieur, avec les arbres que nous venons de citer et dont la présence simultanée sur tout le globe atteste que le climat était celui de la zone torride nord sur la majeure partie dl’l’étendue de la planète ; l’éocène supérieur, qui témoigne d’une recrudescence de chaleur et l’oligocène qui marque, par la prédominance des arbres à feuilles caduques, l’apparition des saisons. La terre était couverte de forêts immenses composées d’essences les plus variées et d’une végétation herbacée excessivement florissante. A la période néogène, la végétation prit l’aspect que nous lui connaissons et marque, par la composition des forêts qui continuent à orner la surface de la terre, le retour périodique de saisons, alternativement chaudes et froides.

La faune, elle aussi, subit des changements profonds et définitifs durant l’ère tertiaire. Les mammifères qui, apparus durant le secondaire, avaient cédé le pas devant les gigantesques créations du second âge du monde, vont évoluer rapidement et conquérir la suprématie sur tout le règne animal. Au début de l’époque éogène, les nummulites, les foraminifères envahissent les mers pour disparaitre à l’époque oligocène. Parmi les mollusques, les lamellibranches et les gastéropodes pullulent. La classe des poissons atteint un grand développement : plus de deux cents espèces ont été identifiées, rien que dans la formation éocène. Les reptiles sont encore nombreux, mais les dinosauriens terrestres, les sauriens aquatiques ainsi que les ptérosauriens sont disparus ; seuls, les crocodiles, les lézards, les tortues et les serpents sont en grand nombre. Les insectes se multiplient et atteignent leur apogée : coléoptères, hémiptères, névroptères, diptères sont largement représentés. Les oiseaux se dégagent définitivement des reptiles et prennent tout leur développement pendant la période miocène. Les hirondelles, les cigognes, les cormorans, les oies et beaucoup d’oiseaux aquatiques existent et voisinent avec des espèces disparues, dont certaines, tels les gastornis, mesuraient deux fois la taille d’un homme.

Mais, comme nous l’avons fait remarquer, ce sont les mammifères qui caractérisent l’ère tertiaire. Issus des marsupiaux du jurassique et des protothériens, plus anciens encore, les mammifères se sont multipliés avec une rapidité inconcevable. Les ongulés dominent à l’époque éogène ; les pachydermes se rapprochant plus ou moins des tapirs, des rhinocéros, des chameaux, dominent paléothériums, lophiodons, anoplothériums, adapis, etc… Les premiers carnassiers et les rongeurs existent également et bientôt atteindront leur apogée.

A l’âge néogène, la faune se rapproche beaucoup de la faune actuelle qui compte encore environ 90% des types de cette époque. Les insectes sont arrivés dans leurs formes à la perfection après avoir, pour la plupart, traversé les âges géologiques précédents, sans éprouver de grands changements dans leurs structures. Les poissons, les amphibies, les reptiles ne sont pas tout à fait identiques aux espèces actuelles mais s’en rapprochent de plus en plus. Les mammifères atteignent, au miocène, leur apogée : zeuglodons, dinothériums, hipparions (ancêtres directs du cheval), machairodus, etc… Tous les ordres sont représentés : pachydermes, carnassiers, chéiroptères, amphibies, rongeurs,

etc… Les édentés prennent une extension extraordinaire au pliocène. Les carnassiers pullulent : tous les groupes de carnassiers plantigrades et digitigrades sont reliés par une série continue de transition et ils font leur proie de gigantesques herbivores dont la terre est peuplée. Les ongulés et parmi eux l’hipparion, atteignent leur développement maximum à l’époque pliocène. Les ruminants apparaissent dans le miocène, atteignent leur apogée au pliocène et supplantent définitivement, par le nombre et la diversité des groupes, les autres ongulés. Le genre des éléphants qui se réduit aujourd’hui à deux espèces, était très riche au tertiaire. Citons le ganessa, précurseur immédiat du mammouth ; le gigantesque mastodonte qui est le type de transition conduisant à l’éléphant actuel et le monstrueux dinothérium, le plus grand des mammifères connus. Mais ce qui fut particulier à l’âge tertiaire, ce fut l’apparition des véritables singes. L’époque éocène vit apparaître les lémuriens ou prosimiens, êtres intermédiaires entre les chéiroptères et les singes. Les véritables singes apparaissent à l’époque suivante et vers le milieu du miocène, les principales variétés de singes existent et parmi elles, les singes anthropomorphes desquels l’homme est issu.

Avec l’oligocène qui voit finir l’âge tertiaire, la terre a pris la forme que nous lui connaissons ; la faune et la flore ne contiennent plus que les types d’animaux et de végétaux actuels. Les dernières espèces fossiles vont bientôt mourir et l’âge quaternaire, qui succédera au troisième âge du monde, verra la bête humaine naître et se développer pour conquérir toute la terre avec son intelligence, et affirmer sa prédominance sur le monde animal. L’ère de la pensée va bientôt commencer et ajouter un fleuron magnifique aux créations antérieures de la nature. — Charles Alexandre.


TEST n. m. Qu’est-ce qu’un test ? Une définition précise et complète est difficile. Les tests ont d’abord été seulement des épreuves objectives destinées à mesurer le développement mental, les aptitudes ou les connaissances acquises par les individus (enfants, adultes). Actuellement, les applications de la méthode des tests sont telles que le sens de ce mot s’est considérablement étendu.

Pour indiquer clairement ce qui caractérise les tests, il est indispensable de les comparer aux examens.

Prenons comme exemple le plus simple et le plus répandu de ceux-ci : le certificat d’études primaires. En 1933, les candidats à cet examen qui se présentaient à Amplepuis (Rhône), eurent à subir l’épreuve de dictée et les questions qui suivent :


« La timidité. — La timidité est une infirmité chronique commune à l’espèce humaine et à certaines espèces d’animaux. Le lièvre est timide. Le loup aussi. Le singe et le chien ne sont pas timides. La souris est timide. La chauve-souris encore plus. Le moineau n’est pas timide. La taupe l’est au point de rentrer dans le sous-sol comme le lombric ou ver de terre ; moins que le ténia ou ver solitaire qui, par timidité, reste toujours caché et toujours célibataire. Ce n’est pas une question de taille, de force ou de prestance. Cette timidité est de la prudence. — G. de la Fouchardière. »


Questions. — 1. Qu’est-ce qu’une infirmité chronique ? Citez une ou deux maladies généralement chroniques ?

2. Que pensez-vous de l’affirmation de timidité concernant le ténia ? Comment pourriez-vous la qualifier ?

3. Que faut-il pour avoir de la prestance ? A qui en attribue-t-on d’ordinaire ?

En présence d’un tel sujet d’examen, choisi par un inspecteur primaire, la commission d’examen, prévoyant que de nombreux échecs, non mérités, résulte-