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bêtes sauvages. Les temps modernes ont fait faillite à leurs promesses parce que leur magnifique idéologie n’est pas passée dans la pratique, que leur prodigieux progrès scientifique ne s’est pas accompagné d’un progrès moral parallèle. Science est restée sans conscience, comme au temps de Rabelais ; elle est restée sans justice, a constaté Langevin. L’homme est devenu une parfaite mécanique, il lui reste à trouver une parfaite conscience et la volonté de justice qui lui feront établir les temps nouveaux, où il y aura le pain, la science, la bonté et la beauté pour tous. — Edouard Rothen.


TERRE n. f. Proviendrait du sanscrit « tars ». C’est le nom donné au sol sur lequel on marche ; c’est aussi celui de la planète habitée par l’homme, la troisième dans l’ordre des distances au soleil.

La terre est une des neuf planètes principales appartenant au système solaire et gravitant comme des compagnes autour du soleil. Quoiqu’elle soit la plus grosse des quatre planètes inférieures, elle n’est qu’un point dans l’immensité et un des plus petits astres parmi les innombrables mondes parsemant l’infini.

C’est un globe de forme sphérique entièrement isolé dans l’espace. Mais sa forme n’est pas parfaitement sphérique ; c’est un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles et renflé à l’équateur. Cette forme lui a été imposée lors de sa formation, alors qu’étant à l’état pâteux, la force centrifuge développée par le mouvement de rotation a précipité les matériaux vers l’équateur. Son aplatissement peu marqué est de 1/2979e. Son diamètre équatorial est de 12.756 kilomètres. Son diamètre polaire vaut 12.712 kms. La circonférence du globe passant par les pôles est de 40.008 kilomètres, tandis que sa circonférence équatoriale est égale à 40.076 kilomètres. Sa surface dont les trois-quarts sont occupés par les eaux est de 510.082.700 kilomètres carrés et son volume s’élève à 1.083.260 millions de kilomètres cubes. En disant qu’un kilomètre cube vaut 420 fois le volume de la grande pyramide d’Égypte, nous aurons une idée matérielle du volume de notre terre, tributaire du soleil 1.300.000 fois plus gros qu’elle. La terre est animée de treize mouvements différents. Parmi ceux-ci, deux ont des conséquences immédiatement sensibles à notre appréciation et doivent, de ce fait, retenir particulièrement notre attention. Le premier de ces mouvements est la rotation du globe sur lui-même. La terre étant sphérique, elle n’est, comme toute sphère illuminée par une sphère lumineuse, qu’à moitié éclairée par le soleil. Par suite de ce mouvement, chaque point de la surface terrestre passe donc alternativement dans la partie éclairée et dans la partie obscure, nous donnant ainsi la succession du jour et de la nuit. Ce mouvement de rotation s’accomplit en 23 heures 56 minutes 4 secondes 091 et s’effectue d’Occident en Orient. Il produit aussi le mouvement diurne apparent de la voûte céleste et donne la mesure constante du jour sidéral, base de la mesure du temps. Le second mouvement de la terre auquel nous devons nous arrêter est le mouvement de translation. La terre décrit annuellement autour du soleil une ellipse dont le centre de cet astre occupe un des foyers. Cette route elliptique qu’elle suit dans l’espace se nomme orbite et son rayon moyen est de 149.500.000 kilomètres. La terre parcourt son orbite d’Occident en Orient en 365 jours 6 heures 9 minutes 9 secondes 15, avec une vitesse variable dont la moyenne est 29 kilomètres par seconde et telle que le rayon qui joint la planète au soleil décrit des aires égales dans des temps égaux (deuxième loi de Kepler). Ajoutons que l’axe idéal autour duquel la terre effectue sa rotation est incliné par rapport au plan suivant lequel il circule autour du soleil. Cet axe fait un angle de 23° 27’avec la verticale au plat de l’orbite. Cette inclinaison détermine les saisons et les inégales durées des jours aux diverses latitudes.

La densité moyenne des matériaux dont la terre est

constituée est de 5,5, c’est-à-dire cinq fois et demi celle de l’eau. Elle va en croissant de la surface au centre ce qui porte à croire, quoique les matières qui composent les différentes parties de la croûte superficielle aient une densité voisine de 2,5, que la partie centrale de la terre se trouve constituée par des matières métalliques à l’état de fusion et soumises à des pressions énormes. Nous pouvons donc considérer notre planète comme une sphère de matières en fusion entourée d’une croûte solide dont l’épaisseur est d’environ 70 kilomètres. Cette épaisseur est proportionnellement moins grande que celle de la coquille d’un œuf par rapport au diamètre de celui-ci. Le plus étonnant est que cette fragile écorce ne soit pas plus bouleversée, plus secouée, qu’elle ne l’est par des séismes ou des éruptions volcaniques.

Notre globe est enveloppé d’une couche gazeuse dans laquelle nous sommes immergés et au fond de laquelle nous respirons et vivons. Cette couche gazeuse appelée l’atmosphère est composée de gaz (oxygène, azote, acide carbonique, hydrogène, argon, néon, krypton, xénon, hélium) et de vapeur d’eau qui s’élève constamment des océans, des lacs, des eaux courantes. C’est à cette atmosphère dont la hauteur effective est de 80 kilomètres environ que nous empruntons, par l’acte de la respiration, l’air qui nous fait vivre. C’est elle, qui n’étant pas absolument transparente, colore d’azur la voûte céleste et nous empêche de voir les étoiles en plein jour. Son rôle est considérable. C’est elle qui transporte l’eau nécessaire à la vie végétale et animale ; qui amène les nuages ; c’est dans son sein que se forment et se détruisent les orages, les tempêtes, les cyclones ; c’est à la circulation des masses gazeuses que nous devons tous les phénomènes de la vie depuis les splendeurs de l’aurore jusqu’à la fertilité des terres produisant la nourriture et la vêture de l’homme ».

Notre planète vit encore d’une vie astrale que nous ne comprenons pas très bien. Des courants magnétiques et électriques à peu près parallèles et dirigés de l’est à l’ouest la parcourent sans cesse. Dus à l’action calorifique et magnétique du soleil, ces courants affolent l’aiguille aimantée et produisent divers phénomènes parmi lesquels il convient de citer les aurores polaires, les variations magnétiques et les orages magnétiques.

La terre est divisée en deux parties bien distinctes : le domaine des eaux et celui des terres émergées. Les terres occupent 136 millions et demi de kilomètres carrés et forment trois continents : l’ancien continent, le nouveau continent et le continent austral. Ceux-ci se divisent en cinq parties nommées « parties du monde » et qui sont : l’Europe, d’une étendue d’environ 10 millions de kilomètres carrés ; l’Asie occupant 44 millions de kilomètres carrés ; les deux Amériques ayant une surface de 42 millions de kilomètres carrés ; l’Afrique, s’étendant sur 30 millions de kilomètres carrés et l’Océanie se répartissant sur une étendue de 9 millions de kilomètres carrés.

L’écorce terrestre n’est pas lisse, elle présente un ensemble de creux et de saillies auxquelles on donne le nom de relief. Les saillies peuvent atteindre des altitudes considérables, le point culminant de la terre s’élevant à 8.840 mètres au-dessus du niveau de la mer (pic Everest) et les creux ont, dans leur plus grande profondeur reconnue, 9.636 mètres (mesurée dans le Pacifique entre les îles Mariannes et les Carolines). Les montagnes sont les parties les plus hautes du relief. Citons en Europe, les Alpes, les Pyrénées, les Karpathes, les Monts Caucase et Oural. En Afrique, mentionnons : l’Atlas, les monts Abyssins et le massif équatorial. En Asie, nous remarquons le Liban, le Taurus, le Pamir et l’Himalaya, la plus haute chaîne de montagnes de la terre. En Amérique, nous trouvons la chaîne des Cordillères et le massif des Andes. En Océanie, il convient de citer le massif de Bornéo celui de la Nou-