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pression lumineuse sur l’œil pour que, au moment de l’exploration du dernier point, le premier soit encore vu. On estime, en général, que l’impression lumineuse persiste pendant 1/16 de seconde, mais les durées d’exploration utilisées varient entre 1/10 et 1/25 de seconde.

Naturellement, dès qu’une exploration est terminée, une autre doit commencer, de façon à donner l’impression d’une vue continue.

Pour obtenir ces résultats, le procédé le plus simple et déjà fort ancien — il date de 1884 — est celui du disque de Nipkow. Un disque tourne autour d’un axe et fait un tour pendant la durée d’une exploration ; il est percé de trous disposés en spirale. Une source lumineuse envoie, grâce à une lentille, un faisceau parallèle sur la région traversée par les trous pendant la rotation ; les pinceaux lumineux qui passent par ces trous arrivent sur l’objet. Le pas de la spirale est égal à la hauteur de l’image et la distance entre les deux trous est égale à sa largeur ; on voit aisément que, pendant la rotation du disque, les pinceaux lumineux successifs balayeront tout l’objet en y traçant des petites bandes que la dimension des trous rendra positives. Le nombre de trous varie de 30 à 100 environ.

Autour de l’objet, et en avant de lui, sont disposées de grosses cellules, montées en parallèles et placées de façon à pouvoir recueillir la lumière provenant de tous les points de l’objet.

Modulation de la lumière par un courant variable. — Il existe d’assez nombreux procédés pour réaliser cette modulation : le plus simple, théoriquement, et le plus employé pour la télévision est basé sur la décharge dans les gaz. Si l’on applique une tension convenable entre deux électrodes intérieures à un tube contenant un gaz sous faible pression, ce dernier laisse passer un certain courant et devient lumineux. Les gaz employés sont l’argon, le néon ou l’hélium ou un mélange des deux derniers sous une pression de quelques millimètres. Les tensions employées sont de l’ordre de 150 à 250 volts et, dans des conditions convenables d’emploi, la brillance est sensiblement proportionnelle au courant d’alimentation.

L’inertie de ces lampes est négligeable.

Réceptions phototélégraphiques. — Le mode d’exploration est le même que celui décrit pour l’émission.

Un papier sensible est enroulé sur le cylindre placé dans une enveloppe imperméable à la lumière et dans laquelle pénètre un petit tube amenant la lumière modulée de la lampe à cathode creuse. Ce tube se termine par un diaphragme placé au contact du papier sensible et dont l’ouverture a les dimensions du point d’image. La région éclairée est identique à celle qui, sur l’original, provoque l’éclairement de la cellule photoélectrique. On place souvent dans le tube une petite lentille qui concentre la lumière de la source dans la région utile.

Pour la réception en télévision, on peut encore faire usage de disque de Nipkow. La lampe à surface lumineuse est alors placée derrière un disque de Nipkow, identique à celui employé à l’émission et l’on regarde ses trous défiler devant la plaque. Comme la brillance de cette plaque est à chaque instant proportionnelle à l’éclairement du point de l’original éclairé au même moment, on conçoit facilement que si les deux disques tournent en synchronisme et ont la même phase, on verra des points ayant une brillance correspondante a ceux de l’original, au même instant et à la même place.

Synchronisation. — Pour que les images soient nettes, il faut évidemment que la vitesse de rotation de l’analyseur à l’émission et à la rotation soit identique. Il faut, de plus, qu’ils soient en phase, c’est-à-dire occupent tous les deux la même position au même instant. La première condition, identité de vitesse, est réalisée

par diapason étalon. La deuxième, la concordance de phase, est obtenue en général par méthode stroboscopique.

Amplification. — Elle se fait selon les procédés habituels pour la haute et la basse fréquence ; mais on peut remarquer tout de suite qu’en phototélégraphie, les courants à amplifier pourront avoir une fréquence extrêmement basse ; si la teinte est uniforme dans une région étendue de l’original, le courant photoélectrique pourra rester constant pendant quelques secondes. Il serait alors nécessaire d’employer des amplificateurs à courant continu. Si l’on peut admettre leur emploi à l’émission dans certains cas particuliers où des techniciens avertis peuvent les surveiller, on doit les rejeter pour la réception courante.

On tourne alors la difficulté en provoquant des interruptions rapides et régulières de la lumière reçue par la cellule, de telle sorte que les courants à amplifier soient des courants alternatifs, modulés par les variations d’éclairement de l’original. Si l’emploi d’une fréquence auxiliaire ne se trouvait pas justifié par les facilités apportées à l’amplification, il s’imposerait d’ailleurs pour les transmissions sur câbles, car ceux-ci ne peuvent généralement transmettre correctement que des fréquences supérieures à 100 ou 200 par seconde. La fréquence de rupture, conditionnée par le mode de transmission, est comprise entre 1.000 et 2.000 par seconde,

Ainsi, actuellement, la télévision se contente de la transmission d’images. Ce qui, pour les services de la presse, par exemple, est déjà un résultat pratique fort appréciable. Mais il est évident que la transmission de scènes animées déclencherait un plus grand enthousiasme. La solution complète viendra certainement un jour, mais ce sera peut-être par une voie radicalement différente de celles employées aujourd’hui ; par exemple, par une méthode qui, supprimant le balayage, permettrait de passer d’un seul coup une image entière, comme, en radiophonie, on transmet d’un seul coup tous les sons d’un orchestre, si nombreux que soient les exécutants. — Alexandre Laurant.


TEMPÉRAMENTS [ET GOÛTS]. Les besoins physiologiques se traduisent par l’avidité ou sensualité Cette avidité entraîne l’activité. La sensibilité, qui est caractéristique de la matière vivante, se différencie de l’émotivité dans la fonction cérébrale, en particulier chez l’homme. L’avidité, l’activité, la sensibilité (et plus spécialement l’émotivité) déterminent le tempérament de chaque individu.

Le tempérament est héréditaire, mais il ne se transmet pas en bloc comme une entité distincte et réelle. Il est la résultante imprévisible de plusieurs caractéristiques héréditaires venant d’ancêtres divers. Si donc les tempéraments sont héréditaires, et s’ils sont peu modifiables sinon dans certains cas et avec un traitement endocrinien, par exemple, ils échappent pourtant à un fatalisme étroit de transmission uniforme. Leurs variations sont dues au fonctionnement des glandes endocrines et à l’interaction encore mal connue des autres organes.

Sensualité et avidité sont primitivement la conséquence du fonctionnement des organes. Les besoins alimentaires et les besoins sexuels n’agissent pas seulement comme conséquence de leur fonction, c’est-à-dire comme facteurs de sensualité et d’avidité. Ils agissent sur l’organisme entier et sur le caractère. Un gros mangeur ou un individu ayant des besoins sexuels très développés n’ont pas la même morale ni la même moralité qu’un petit mangeur ou un individu frigide. Malgré l’éducation, la politesse et la maîtrise de soi, leur comportement sera assez différent.

Existent aussi l’avidité de l’exercice musculaire, l’avidité de savoir, etc. Toutes ces avidités, quelles