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SOL
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Rayon de la Terre : 6.371 kil. 107 mètres.

Diamètre de la Terre : 12.742 kil. 214 mètres.

La distance moyenne qui nous sépare du Soleil est de 149.500.000 kilomètres. On peut facilement calculer cette distance depuis que Olaf Roenner découvrit, en 1675, la rapidité du rayon lumineux qui est de 300.000 kilomètres par seconde et qui fut découverte par le célèbre Danois en examinant les éclipses des satellites de Jupiter. Il constata qu’il y a 16’26 de différence entre les moments où elles arrivent selon que Jupiter se trouve du même côté du Soleil que la Terre ou qu’il se trouve du côté opposé. Il suit de cette constatation que la lumière emploie 16’26 » pour traverser le diamètre de l’orbite terrestre et conséquemment 8’13 pour venir du Soleil.

Notre Soleil, qui ne nous envoie que la deux-milliardième partie de la lumière et de la chaleur rayonnées par lui dans l’espace et dont la force dépensée par lui, sur la surface de notre planète, équivaut à 218 trillions de chevaux-vapeur, appartient, avec Capella, Acturnus, Procyon, et la plupart des étoiles de deuxième grandeur, aux astres qui traversent la troisième période de la vie stellaire ascendante.

Ces astres se font remarquer par l’altération que subit l’intensité de leur lumière, due à un commencement de refroidissement de leur surface.

Ce refroidissement est caractérisé par la formation de taches ou cavités remplies de vapeurs transparentes, qui parviennent de grands bouleversements que produisent des soulèvements et des dépressions de la photosphère. Ces taches sont généralement environnées de facules ou régions très brillantes, qui forment autour d’elles une sorte de bourrelet saillant et ultra lumineux.

Les taches solaires qui font partie intégrante de l’astre du jour et dont la température inférieure à celle de la surface lumineuse ou photosphère, voyagent autour du Soleil dans le même sens que la révolution annuelle de la Terre et que le cours de toutes les planètes. Leur rotation s’effectue auprès de l’équateur solaire environ en 25 jours et en 28 entre le 45 et 50 parallèle boréal et austral. Aux pôles elles ne se voient jamais.

Ces taches se forment lentement ou assez subitement et sont toujours précédées par une grande agitation dans la photosphère, qui se manifeste par des facules très brillantes donnant naissance à un ou plusieurs pores qui se transforment en une large ouverture. Les taches peuvent durer de quelques jours à plusieurs mois et atteindre plus de 100.000 kilomètres de diamètre. Elles nous envoient environ 54 % moins de chaleur qu’une partie d’égale grandeur de la photosphère sans tache.

Le nombre des taches, des éruptions et des tempêtes solaires arrive environ tous les 11 ans à son maximum ; puis, ce nombre diminue pendant 7 ans 1/2 et emploie ensuite 3, 6 ans pour remonter de nouveau à son maximum. Mais cette période de 11,1 ans varie elle-même et peut se raccourcir à 9 et s’étendre parfois au delà de 12 ans. Tous les 34 et 35 ans, il y a une période maxima pour les taches.

N’y aurait-il pas des éruptions énormes dans le Soleil tous les cent ou deux cent mille ans et qui auraient occasionné les périodes glacières encore inexpliquées ?

Il est à noter que la période de décroissance des taches est plus longue que la période d’accroissement et que la même chose arrive également pour le reflux et le flux de la mer.

Ces périodes undécennales dues probablement à l’influence des planètes correspondent avec les aurores boréales et avec les oscillations de la boussole et cela, fait digne d’attention, de telle façon que le maximum

d’oscillations coïncide avec le maximum de taches, et le minimum avec le minimum.

Une grande partie de la surface du Soleil est granulée, véritables vagues ou montagnes de gaz incandescents qui peuvent atteindre et dépasser mille kilomètres de diamètre.

De cette photosphère s’élève l’atmosphère solaire ou sa chromosphère, qui n’est visible, comme la Couronne, que pendant les éclipses totales du Soleil.

La chromosphère est une nappe de « feu » de 10 à 15.000 kilomètres d’épaisseur, qui se projette en protubérances, sorte de flammes roses, à plus de 300 à 400.000 kilomètres vers les cieux.

Au dessus de la chromosphère, il y a la Couronne, qui environne le Soleil à une hauteur de 500.000 kilomètres, et qui n’est probablement qu’un simple phénomène électrique de l’astre radieux…

La spectroscopie ou l’analyse spectrale n’a pas seulement permis de déterminer la composition chimique du Soleil, mais elle est encore la grande révélation scientifique du XIXe siècle, qui a prouvé l’unité constitutive de l’Univers.

Les étoiles ou soleils naissent tous de condensations de nébuleuses, dont l’origine doit être cherchée dans l’éther intersidéral, berceau et tombe des mondes et des univers.

Le grand mérite de Flammarion, malgré sa faiblesse spirite, a été dans la vulgarisation précise, nette, des données scientifiques. Le défaut des astronomes anglais de la nouvelle école, tels Eddington et Cie, est, grâce à leur spiritualisme, le manque de clarté.

Ils brossent un tableau, qui rend confuse la discussion sur les étoiles dites géantes et naines.

Il n’y a, à vrai dire, pas d’étoiles géantes, et d’étoiles naines. Ce sont les mêmes étoiles, alternativement énormes ou petites, diffuses ou condensées, selon leur âge.

Les étoiles jeunes sont grandes et diffuses, telle Bételgueuse, dans la constellation de l’Orion. Elle pèse 1.000 fois moins que l’air et son volume égale 50 millions de fois celui de notre soleil, tandis que sa masse ne vaudrait que 35 fois celle de l’astre du jour. Dans quelques centaines de millions d’années, Bételgueuse sera égale à 35 fois la dimension de notre Soleil actuel.

A stade égal d’évolution, les étoiles, entre elles, varient, en moyenne, dans la proportion de 1 à 5 et leur vie autonome, depuis qu’elles se sont dégagées de leur primitive nébuleuse — le brouillard stellaire du grand Herschel — jusqu’à leur mort ou dissolution dans l’éther, ce prétendu vide entre les mondes — ne saurait dépasser 15 trillions d’années et ne doit généralement guère atteindre plus que quelques centaines de milliards d’années.

Dans cette hypothèse plausible, notre habitat terrestre vivrait, depuis sa sortie des entrailles ignées du Soleil jusqu’à son émiettement dans l’espace, à peine quelques milliards d’années terrestres.

Le monde Einsteinien, dans lequel on perd souvent pied, comme dans la trop profonde philosophie allemande, est, malgré ses apparences, un diminutif de l’Univers, parce que limité à une sphère dont le diamètre est de 300 millions et la périphérie de un milliard d’années de lumière. Ce monde serait composé d’un million de voies lactées analogues à la nôtre, dont le diamètre est de 220.000 années de lumière.

Il y aurait dans notre Voie lactée trois milliards de soleils et, dans l’Univers d’Einstein, avec ses 2 millions de voies lactées, quelques quatrillions d’étoiles composées d’un nombre d’atomes avec leurs électrons, ces systèmes solaires en miniature, s’inscrivant par près de cent chiffres — l’atome est à l’homme dans la proportion de l’homme au Soleil. — Néanmoins, l’univers d’Einstein est un diminutif de l’Univers parce que calculable.

Nier la pluralité infinie des mondes habités et dire,