au complexe, par l’intermédiaire des rouages existants, en désindividualisant de plus en plus l’intérêt particulier pour le transformer de plus en plus en intérêt collectif social.
Le second, descendant, va de l’internationale à l’individu, en passant du nombre à l’unité, du complexe au simple, par l’intermédiaire des mêmes organismes, en restituant à chacun des rouages sa liberté d’action dans le cadre général et en donnant à chaque rouage et, en définitive, à l’individu, une pleine liberté, dans le cadre particulier de son activité, en complet accord avec les principes et les décisions de l’association à ses divers degrés.
C’est ainsi qu’on retrouve à tous ces degrés les trois principes qui se dégagent du fédéralisme : discussion, décision et action, dont la continuation constante assure la bonne marche pratique de l’organisation.
Pour que les individus associés puissent participer comme il convient à la vie de l’association constituée par eux, on procède de la façon suivante :
Dans le syndicat, tous les syndiqués discutent en assemblée générale les questions qui les intéressent. Après ample discussion, l’assemblée prend une décision, à l’unanimité ou à la majorité, en ayant soin de se tenir dans le cercle des principes déterminés par le groupement général fédératif, auquel le syndicat appartient.
Dès que cette décision est prise, tous les syndicats doivent l’appliquer dans leur sphère d’activité, et mettre tout en œuvre pour atteindre les buts fixés. Il n’y a plus de majorité, ni de minorité, mais un groupement tout entier qui agit après avoir discuté et décidé.
En ce qui concerne l’union locale, qui est composée de tous les syndicats d’une même localité et de ceux qui appartiennent à sa zone de rayonnement préalablement déterminée, les syndiqués participent à la vie de cet organisme par une représentation directe nommée par les assemblées générales des syndicats, et contrôlés constamment par ces assemblées.
Toutefois, dans les localités de peu d’importance, il ne serait pas mauvais que les délégués fussent nommés par l’ensemble des syndiqués réunis en assemblée, et même que tous les syndiqués puissent participer directement à la gestion syndicale ou sociale.
Les décisions prises au sein de l’union locale soit par les délégués directs dûment mandatés ou par tous les syndiqués sont applicables par l’ensemble des syndicats et des syndiqués composant l’union locale, suivant les principes déjà exposés pour le fonctionnement du syndicat. La vie de l’union régionale et le fonctionnement de cet organisme sont assurés de la même façon que ceux de l’union locale et les décisions prises sont appliquées de la même manière, dans les mêmes conditions.
Toutefois, on comprendra que, devant l’impossibilité de réunir tous les syndiqués d’une région, on soit dans l’obligation de s’en tenir aux délégations directes des syndicats, nommées et contrôlées par les assemblées générales.
Enfin, de même que tous les syndicats d’un pays se réunissent en congrès fédéral industriel pour fixer leur action sur plan et préparer la besogne technique de l’ensemble de l’association, ces syndicats se réunissent, dans les conditions fixées par eux lors de l’établissement du statut de l’organisation, en congrès confédéral national.
Dans ces assises, où les syndicats sont représentés par des délégués directs nommés par les assemblées générales des syndiqués, on discute et on décide de la ligne de conduite générale de l’organisation, de l’association de tous les syndiqués. On établit un plan d’action général, en laissant place aux formules régio-
Pour fixer l’action internationale de la classe ouvrière de tous les pays, dont la solidarité doit être totale dans tous les domaines, les centrales nationales, les groupements de tous les syndiqués de chaque pays affilié, se réunissent en congrès international et là, par le canal des délégués nommés par les congrès nationaux, s’établit le plan d’action international de tous les associés, unis sans distinction de nationalité.
Les décisions prises sont d’ordre général. Elles sont applicables à l’ensemble des associés dans tous les pays.
C’est la première partie du cycle, le courant ascendant qui a permis de discuter et de décider à tous les échelons, suivant les mêmes méthodes. Et on peut dire que, directement ou par des délégués nommés par lui et constamment contrôlés, l’associé participe à la marche de l’association et au contrôle de tous ses rouages.
Pour que s’accomplisse la seconde partie du cycle, par le courant descendant, après avoir discuté et décidé, il faut que les associés agissent. Ils le font par la mise en mouvement en sens inverse de tous les rouages fédérés, sur le plan social et sur le plan industriel, dans le cadre des principes de l’association, et suivant les décisions prises.
C’est ainsi que l’Internationale syndicale indique à la C. G. T. de chaque pays l’action générale à entreprendre et que cette dernière détermine, dans le cadre arrêté par le Congrès international, la forme d’action particulière qui correspond le mieux à la situation de ce pays qui constitue le lieu de son activité.
De même, étant mises en possession de la décision de l’Internationale et du plan national arrêté par le Congrès national confédéral, chaque fédération, dans le domaine industriel, et chaque région, dans le domaine social, établit en conformité des décisions prises, sa formule d’action la plus appropriée.
Les unions locales et les syndicats opèrent de façon identique. Ainsi, dans le cadre des décisions d’ordre général, de l’Internationale syndicale viennent prendre place normalement, à leur heure précise, toutes les décisions particulières prises successivement par les C. G. T., unions régionales et locales, fédérations et syndicats, organes de consultation et de liaison de l’association de la base au faîte et du faîte à la base.
À ce moment, le syndiqué se trouve, en pleine communauté avec tous ses associés, en possession de toutes les décisions prises par eux. Il lui reste à agir suivant les principes et les décisions, à se diriger vers les buts indiqués en utilisant les moyens d’action indiqués, par ordre descendant, par les divers rouages de l’association.
Il dépendra alors complètement de lui, de son intelligence, de son courage, de sa compréhension, de son initiative, du sentiment qu’il aura de sa responsabilité, que le succès ou l’insuccès couronne ses efforts.
En définitive, l’associé seul agit, mais il agit en accord avec tous les autres associés avec lesquels il s’est préalablement uni et on peut déclarer que l’initiative et la responsabilité, qui sont les facteurs essentiels à la réalisation de toute œuvre, quelle qu’elle soit, lui appartiennent constamment, que c’est lui, avec ses associés et fédérés, qui exerce, dirige et exécute.
Mais, pour que le fédéralisme porte tous ses fruits, un tel système doit fonctionner sans à-coups, normalement et à plein rendement.
Pour cela, chaque associé, chaque groupement, doit accomplir intégralement sa tâche, toute sa tâche, mais