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Buonarotti étaient athées, aussi ont-ils été salis par tous les écrivains réactionnaires.

Les socialistes du commencement du xixe siècle n’avaient pas encore secoué l’esprit théiste quoique pour eux le mot Dieu n’eût pas grande signification.

En Allemagne, Kant, Schopenhauer, Nietzsche, et leurs disciples, ne reconnaissaient aucun Dieu.

Karl Marx, Engels, Lassale, Kautski, étaient athées, ainsi que les Hégéliens et les socialistes démocrates, mais pour ne pas choquer les masses, ils s’abstenaient d’attaquer l’idée théiste.

Il y a de très nombreux prêtres catholiques et pasteurs protestants qui ne croient pas en Dieu, mais par lâcheté, par peur de perdre leur gagne-pain ou leur position sociale, ils se gardent de faire voir ce qu’ils pensent. Je l’ai remarqué bien des fois et quelques-uns de ces fourbes me l’ont avoué, ils continuent à prêcher ce qu’ils considèrent comme des mensonges. On ne peut que plaindre ces hommes malhonnêtes envers eux-mêmes.

Quelle différence avec Lalande, le grand savant, continuateur du dictionnaire des athées de Sylvain Maréchal. Quoique mal vu de Napoléon à cause de ses opinions, il a écrit :

« Je me félicite plus de mes progrès en athéisme que de ceux que je puis avoir faits en astronomie. Le spectacle du ciel paraît à tout le monde une preuve de l’existence de Dieu. Je le croyais à 19 ans, aujourd’hui, je n’y vois que de la matière et du mouvement. »

G. Brocher.
Ouvrages le plus souvent consultés par moi :

Mauthner. Der Atheismus und seine Geschichte im Abendiand. (L’Athéisme et son histoire en Occident), 4 volumes, très grand 8o.

(Le titre de cet ouvrage n’est pas exact, c’est plutôt une histoire de la libre pensée en Europe.)

Robertson. A short History of Freethought (Brève histoire de la libre pensée).

The Faiths of the World (Les croyances du monde), 8 volumes 8o.

Bradlaugh. A Plea for Atheism (Défense de l’Athéisme).

Franck. Dictionnaire des Sciences philosophiques.

Fénelon. Existence de Dieu.

Bossuet. Connaissance de Dieu et de soi-même.

Caro. L’Idée de Dieu.

Proudhon. De la Justice dans la Révolution et dans l’Église.

Colins. De la Justice hors de la Révolution et hors de l’Église, 3 v. 8o. La Science, 3 v. 8o. La Science Sociale, 5 v. 8o.

Hugentobler. Extinction du Paupérisme. (Exposé de la philosophie athée de Colins.)

Kropotkine. La morale (dans la traduction espagnole).

Lewes Istorya Philosophyi (traduction russe de Spasovitch et Névédomsky).

Brucker. Historia critica philosophial.

Bartholomess. Doctrines religieuses de la philosophie moderne.

Damiron. Histoire de la philosophie au xviiie siècle.

Cousin. Histoire générale de la philosophie.

Taine. Les Philosophes français au xixe siècle.

Feuerbach. Geschichte der neueren Philosophie (Histoire de la philosophie moderne).

Bauer (Kuno). Istorya philosophyi (traduction russe).

Laforest. Philosophie Ancienne, 2 v. 8o. (Au point de vue catholique.)

Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra.

Schopenhauer. Die Welt als Wille (Le Monde comme volonté).

Naquet. Religion, propriété, famille.

Saïsset (A). Essai de Philosophie religieuse.

Saïsset (A). Dieu et son Homonyme.

Vallée du Mont-Ari. Lettres sur la vie vue avec le simple bon sens.

Trazer. The Golden Bough. 12 volumes (Le Rameau d’Or). (Les trois premiers seuls ont été traduits en français).

Darwin. L’Origine des espèces.

Darwin. Origine de l’homme.

Vogt (Carl). De l’homme.

Büchner. Force et Matière.

Carret (Dr ). Démonstration de l’Inexistence de Dieu.


ATMOSPHÈRE. n. f. (du grec atmos, vapeur et sphaira, sphère). On désigne, sous le nom d’atmosphère, la masse d’air qui environne la terre. L’atmosphère doit affecter la forme d’un sphéroïde beaucoup plus aplati que ne l’est la terre. On n’est pas complètement fixé sur son épaisseur, qui ne paraît cependant pas dépasser une centaine de kilomètres ; au delà on ne trouve que des molécules très raréfiées d’hélium et d’hydrogène. L’atmosphère exerce sur tous les corps à la surface de la terre une pression dite pression atmosphérique, qui est variable et que l’on étudie à l’aide du baromètre ; cette pression moyenne est de 1 033 gr. par centimètre carré, de sorte que la pression sur un homme de grandeur ordinaire est d’environ 17 000 kilogrammes. Si nous ne sommes pas écrasés par cet énorme poids, c’est qu’il est sans cesse contrebalancé par la réaction des fluides dont notre corps est rempli. Les couches d’air qui constituent l’atmosphère se refroidissent, à mesure qu’on s’élève, d’environ 1° par 215 mètres environ. Les observations astronomiques démontrent que les planètes sont également entourées d’une atmosphère. En physique, on désigne sous le nom d’atmosphère l’unité de pression dans l’étude des gaz : c’est le poids d’une colonne de mercure ayant pour hauteur 76 centimètres et pour base 1 centimètre carré (1 033 grammes environ). — On se sert au figuré du mot atmosphère pour désigner, dans le domaine intellectuel, moral, éducatif, etc…, une ambiance spéciale. On dira, par exemple, que les peuples vivent dans une atmosphère de paix lorsque les politiciens laissent ces peuples vaquer à leurs occupations respectives et travailler en fraternelle collaboration. On dira au contraire que les peuples vivent dans une atmosphère de guerre lorsque de criminelles manœuvres des dirigeants échauffent les esprits nationaux les uns contre les autres et lorsqu’une sournoise diplomatie allume des querelles entre différents gouvernements.

Dans une ville comme Paris, on désignera par atmosphère bourgeoise le luxe, la propreté, l’hygiène, la commodité, des quartiers riches, tels le quartier de l’Étoile, alors qu’on désignera par atmosphère ouvrière la pauvreté, le délabrement, l’insalubrité, la vétusté des quartiers populaires, tels les quartiers de Belleville ou de Ménilmontant. Chez les parasites qui vivent de la finance ou de la politique, règne une atmosphère étroite comme la mentalité même de ces parasites, tandis que chez les révolutionnaires et les hommes libres règne une atmosphère généreuse comme l’idéal même de ces hommes libres. Et nous arrêterons là des exemples que nous pourrions multiplier indéfiniment.


ATOME. On peut mesurer, à la notion actuelle de l’atome, les progrès accomplis, depuis à peine un quart de siècle, non seulement par la physique et la chimie, mais aussi par la philosophie scientifique, en ce qui concerne notre conception de la matière.

Vieille de 2 000 ans, la théorie de l’atome insécable, indestructible, représentant la plus petite quantité d’un élément qui puisse entrer en combinaison, elle a