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ses conditions, et, bien que la nourriture, pendant l’hiver, ait été distribuée avec parcimonie, elle est perdue ; car, au lieu de mettre les animaux en bon état, elle est à peine suffisante pour leur conservation.

On arrête ainsi leur développement en dépensant beaucoup. Ne vaudrait-il pas mieux nourrir plus abondamment ? Évidemment oui, car alors les animaux se développent, acquièrent une plus grande valeur et sont susceptibles d’être vendus plus tôt. On économiserait ainsi une nourriture qui serait précieuse pour les besoins de la ferme. Aux dernières foires de l’automne, les veaux les plus âgés pourraient être vendus. On m’objectera peut-être qu’à cette époque ils sont trop faibles et que le moment n’est pas encore venu ; ceci est vrai, mais à quoi faut-il l’attribuer ? sinon au manque de nourriture dans le jeune âge. Il est facile de s’en convaincre et je maintiens que si les animaux étaient tenus comme nous l’avons dit précédemment, on trouverait la possibilité de vendre avant l’entrée à la stabulation. Un simple coup d’œil doit suffire pour voir les avantages de cette pratique. Je n’ai rien à dire de l’élevage des veaux au-dessus de cet âge, car alors ils quittent presque tous leur lieu natal ; ceux qui y restent sont exclusivement employés pour les travaux de la ferme et ne sont vendus qu’à trois ans ; leur nombre est fort restreint.

Les génisses jusqu’à l’âge d’un an vivent avec les mâles ; ensuite elles sont séparées du troupeau pour être, un an plus tard, envoyées à la montagne où elles suivent le régime des vaches, régime que je