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jarrets, ils n’ont que du mauvais fourrage et encore une ration insuffisante à leur économie qui exige beaucoup de matériaux ; car, à cette époque de la vie, vu l’accroissement qui se fait, il faudrait compter, outre la ration d’entretien qu’exige leur état actuel, un surplus d’aliments qu’on pourrait appeler ration d’organisation. Les éleveurs semblent ignorer ce principe ; en effet, au lieu de donner à leurs veaux cette ration supplémentaire, ils leur accordent juste, la quantité d’aliments nécessaires pour les empêcher de périr. Aussi, quand le printemps vient mettre fin à la stabulation, on voit ces malheureux animaux tellement affaiblis par le mauvais régime et les mauvais soins, qu’ils ont de la peine à marcher ; mais en peu de jours, dès que l’herbe commence à pousser, prenant la nourriture qu’exige leur organisation ils changent complètement, et bientôt on ne dirait plus qu’ils ont été si cruellement éprouvés.

Les vaches souffrent moins de la stabulation, néanmoins il est assez ordinaire de les trouver en mauvais état. C’est vers la fin avril qu’on met un terme à la captivité des troupeaux. À cette époque ils sont conduits dans les prairies de la ferme, où ils prennent une nourriture abondante et substantielle qui leur donne vite de l’embonpoint. Les mères sont alors dans de bonnes conditions pour nourrir leurs produits, qui éprouvent ainsi un bien être de trop courte durée, car le départ pour la montagne doit y mettre fin. En effet, pendant leur séjour à la ferme les jeunes veaux ont une assez grande quantité de lait pour suffire à leur faible organisme,