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chap. ix. — combat. — perte d’un ami.

C’était un village d’été, composé de huttes légères disposées sans symétrie, au milieu desquelles était réservé un emplacement assez grand qui servait aux assemblées.

En un instant, un poteau fut dressé au milieu de la place et j’y fus attaché.

On mit devant moi les corps des guerriers tués par Lewis et par moi. Deux hommes s’assirent à mes côtés pour empêcher toute tentative de fuite.

Tous les guerriers de la tribu entrèrent successivement dans une hutte plus grande que les autres, où se tenait le conseil : ils étaient appelés à décider sur mon sort.

Pendant ce temps, les femmes et les sœurs des guerriers morts poussaient des cris lamentables en s’arrachant les cheveux et en cherchant à ranimer la vie éteinte dans ces cadavres déjà raidis par la mort.

Elles m’accablaient d’injures, me jetaient à la figure du sable et des pierres, s’élançaient sur moi pour me déchirer à coups d’ongles et sans les deux Indiens sous la garde desquels j’étais placé, j’aurais péri par leurs mains.

Le conseil ne fut pas long ; les Pieds-Noirs sortirent de la hutte en poussant des hurlements, et l’un des chefs vint m’annoncer que, comme