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la poursuite.

temps nous serions rattrapés par ceux qui nous poursuivaient.

À ce moment, des hurlements effroyables se firent entendre. Les Pieds-Noirs, car c’étaient eux qui nous suivaient, avaient découvert notre piste et maintenant qu’à la rapidité de notre marche et au bruit de nos rames, ils s’apercevaient que nous étions sur nos gardes, ils ne craignaient pas de trahir leur présence.

Leurs hurlements, répercutés par les échos des rives, avaient quelque chose de sinistre et d’effrayant. Les oiseaux, réveillés par ces clameurs, s’envolaient bruyamment en poussant des cris aigus, et les bêtes fauves s’enfuyaient en bondissant dans les buissons.

« Nous sommes perdus, dit Lewis, il ne nous reste qu’une chance de salut et je vais la tenter ; essayer de lutter serait une folie et ne retarderait notre mort que de quelques minutes. »

À peu de distance devant nous, s’étendait, à plusieurs pieds au-dessus de l’eau, un arbre énorme à demi renversé par un ouragan, il tenait encore au rocher où il avait pris naissance et formait une espèce de cap qui se rattachait à la rive.

Lewis dirigea le canot de ce côté. Nous mîmes