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chap. viii. — voyage par eau, etc.

jour qu’après avoir franchi la limite du territoire des Pieds-Noirs.

Le troisième soir de notre navigation, nous partîmes par un temps couvert et sombre. Le lit de la rivière était difficilement visible, et dans les endroits resserrés, nous avions de la peine à nous maintenir au milieu du chenal et à éviter les branches et les lianes qui auraient renversé notre canot.

Il y avait deux heures que nous étions en route, quand Lewis me dit de suspendre le mouvement des rames et se baissa près de la surface de l’eau pour mieux entendre.

« Nous sommes suivis, me dit-il, écoutez. » Je prêtai l’oreille, et j’entendis distinctement en amont le bruit cadencé d’avirons baignant dans l’eau.

La présence d’embarcations à cette heure et derrière nous, ne pouvait être qu’un danger ; il fallait l’éviter à tout prix, et nous commençâmes à ramer avec vigueur.

Le léger canot glissait comme une flèche, mais malgré nos efforts, le bruit que nous avions entendu devenait plus distinct. Il était évident que nous perdions du terrain et qu’avant peu de