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chap. viii. — voyage par eau, etc.

Aussi nous n’avancions qu’avec la plus grande prudence, nous couvrant de l’épaisseur des bois et n’allumant du feu qu’avec des broussailles très-sèches, afin de produire le moins de fumée possible et seulement pour faire cuire notre nourriture.

Nous étions campés sur la rive d’une des branches du Missouri appelée la Fourche de Jefferson, et tous les soirs nous allions tendre nos trappes le long de petits ruisseaux qui se jettent dans la Fourche. Le matin au lever du soleil nous relevions nos pièges et nous passions la journée à préparer les peaux de notre gibier. C’était à dessein que Lewis avait choisi cet endroit pour y séjourner quelque temps ; il avait un canot caché dans les roseaux à peu de distance et comme le nombre de nos fourrures était trop grand pour que nous pussions continuer à les emporter avec nous, il eût fallu creuser une nouvelle cache si nous n’avions pas eu un moyen de transport qui nous permît de voyager avec notre butin.

Lewis alla donc un matin chercher son canot et me laissa à la garde de notre campement. Deux heures après son départ, mon oreille, exercée par la vie du désert, reconnut le bruit