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chasse aux chevaux.

ches d’arbres et de tiges d’absinthe de deux mètres de long, et en quelques instants il avait fabriqué une espèce de buisson artificiel qui l’abritait complètement et empêchait que les chevaux ne pussent l’apercevoir : alors, tenant devant lui de la main gauche cette touffe de broussailles et de la main droite son lasso, dont la corde était largement enroulée sur son épaule, il commença à descendre lentement la colline en se dirigeant vers les chevaux et en conservant le dessous du vent.

Il avait à peine fait cinquante pas que les chevaux donnèrent quelques signes d’inquiétude ; l’un d’eux surtout, celui qui était le plus rapproché, dressa les oreilles, regarda autour de lui, aspira bruyamment l’air par les naseaux, et n’apercevant rien au milieu de tous ces buissons qui se ressemblaient, il se remit à brouter. Lewis, qui s’était arrêté, reprit sa marche lente et mesurée ; il semblait glisser sur le sol.

Toutes les fois qu’un cheval levait la tête et regardait de son côté, Lewis restait immobile et attendait patiemment que l’animal continuât à paître.

Il arriva enfin à dix mètres du cheval le plus proche : alors laissant tomber son buisson arti-