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chasse aux chevaux.

mes nos armes et nous nous dirigeâmes vers le haut de la prairie en gagnant le dessous du vent de manière à n’être pas éventés par les chevaux, qui ont une excessive finesse d’odorat.

Arrivés au sommet d’une petite colline boisée, nous aperçûmes dans la plaine une troupe immense de chevaux qui paissaient tranquillement l’herbe épaisse de la prairie.

C’était un magnifique spectacle. Ces superbes animaux formaient les groupes les plus variés, tantôt se jouant entre eux et semblant engager une lutte de vitesse, tantôt immobiles, le cou tendu, les oreilles dressées, les naseaux ouverts, l’œil ardent et interrogeant les mille bruits et les mille senteurs de ces solitudes.

Çà et là, des juments entourées de leurs poulains les regardaient caracoler et bondir autour d’elles, et tout d’un coup, tremblant pour leur progéniture en entendant au loin le hurlement d’un loup ou le cri de l’aigle à tête blanche, elles les poussaient devant elles, hâtaient leur galop indécis et couraient rejoindre le gros du troupeau.

Trois superbes chevaux étaient écartés du reste de la bande et broutaient tranquillement.