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les peaux-rouges

nuerait de suivre les traces des pas qui se prolongeaient vers la droite. Il me recommanda la plus grande prudence, me prescrivit de me tenir à quelque distance du fourré, et de ne faire usage de mes armes que dans le cas d’absolue nécessité : si nous avions besoin l’un de l’autre, nous devions imiter le chant de la buse à queue courte et nous diriger vers le point d’où partirait le signal.

Je fis le tour du rocher et je ne vis rien de suspect. Quand j’arrivai de l’autre côté, je trouvai Lewis appuyé sur sa carabine et m’attendant tranquillement. « Je n’ai rien surpris qui puisse nous inquiéter, me dit-il, mais voilà encore les pas de nos Pieds-Noirs qui se dirigent vers la plaine : continuons à les suivre. »

Après avoir parcouru une centaine de mètres, Lewis s’arrêta une seconde fois avec un air étonné et inquiet.

Il y a du nouveau, me dit-il ; jusqu’ici les Indiens avaient marché régulièrement et sans trop presser leur pas ; à partir d’ici, ils se sont mis à courir : voyez la trace de leurs mocassins, la pointe du pied est imprimée profondément dans le sol, le talon ne touche plus et les enjambées sont plus longues : ils couraient séparément et sans prendre la peine de poser