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chap. v. — inondation

second Indien n’est pas exactement à la même place qu’occupe l’attache de la chaussure du premier. Ils marchaient dans le même pas, comme ils le font toujours avec une adresse extrême pour dissimuler leur nombre, mais la marque de la lanière est venue croiser et écraser à moitié l’empreinte laissée par celui qui marchait en avant. Ils étaient deux, et n’étaient que deux, j’en suis sûr. »

J’étais émerveillé d’une telle sagacité et je comprenais combien la vie sauvage que j’avais été forcé d’embrasser devait demander d’expérience, de sang-froid et d’observation.

Après avoir examiné nos armes et nous être assurés qu’elles étaient prêtes à servir, nous continuâmes notre route en suivant la piste que Lewis reconnaissait avec une perspicacité merveilleuse.

À environ trois kilomètres de l’endroit où nous étions, s’élevait du milieu de la plaine une masse de rochers groupés les uns sur les autres et couronnés d’arbres, de ronces et de lianes ; la piste que nous suivions se dirigeait vers ce point. Arrivés à peu de distance et après avoir marché une demi-heure, Lewis me dit de contourner les rochers par la gauche pendant qu’il conti-