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CHAPITRE V

inondation. — les peaux-rouges.



En effet tout annonçait un de ces terribles ouragans qui passent rapides comme la foudre, entraînant par leur violence tout ce qui s’oppose à leur passage.

Le ciel était devenu gris de plomb ; çà et là des taches d’un blanc éclatant ou d’un jaune de cuivre semblaient trouer la masse des nuages qui tourbillonnaient les uns sur les autres. De l’extrémité de l’horizon accourait avec rapidité un point noir qui se dirigeait sur le centre de la vallée.

Sur la terre tout à l’heure si riante et si tranquille, le désordre n’était pas moins grand. Des bandes d’oiseaux effarés gagnaient à tire d’ailes les bords de la vallée en poussant des cris aigus. Des troupes de bisons, d’antilopes et de daims, serrés, pressés les uns contre les autres, faisaient trembler le sol sous leur avalanche vivante.