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chap. iv — marche dans les prairies.

Nous remontions depuis trois jours un des affluents du Missouri dont le cours était fort irrégulier. Tantôt encaissée par des rochers énormes ou par les ramifications des collines qui fuyaient au loin, la rivière rétrécissait son lit et précipitait ses eaux avec violence sous les ombrages épais des arbres gigantesques des deux rives, dont le feuillage se rejoignait en voûte. Tantôt, au contraire, se répandant dans les vallées ouvertes entre les chaînes des collines, elle s’étendait en lacs immenses où le cours de l’eau était à peine sensible, et ressemblait à un long chapelet d’étangs et de canaux.

Les fleurs les plus belles et des couleurs les plus variées tapissaient ces plaines, et une multitude d’oiseaux au riche plumage s’abattaient et voltigeaient de buisson en buisson.

Arrivé à un coude que forme la rivière, Lewis s’engagea dans une des vallées d’environ quatre à cinq kilomètres de largeur, ouverte sur ses flancs et qui se prolongeait à perte de vue en remontant par une pente assez rapide vers d’immenses forêts dont on voyait le ruban noir se détacher à l’horizon.

La chaleur était accablante et quoique le soleil fût caché par un voile épais de vapeurs, nos