Page:Faucon - Le petit trappeur, 1875.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
le trappeur

Nous marchions ordinairement depuis la pointe du jour jusqu’au moment où la chaleur nous forçait de nous arrêter. Nous nous établissions à l’ombre de quelque bouquet d’arbres, et Lewis, après avoir soigneusement exploré les environs, préparait notre repas. Une branche flexible appuyée sur deux autres branches fourchues nous tenait lieu de broche et servait à rôtir le gibier que nous avions tué. Nous allumions ensuite nos pipes, et tout en fumant, Lewis me racontait les épisodes si variés et si terribles de la vie du désert ; il m’apprenait les mœurs et les coutumes des différentes tribus des Peaux-Rouges qui habitent ces contrées et m’enseignait les mots les plus usuels de leurs dialectes.

Puis nous reprenions notre course aventureuse jusqu’à la nuit, chassant, tendant nos trappes et préparant nos fourrures.

Ensuite nous nous couchions sur l’herbe épaisse, et pendant que l’un de nous prenait quelques heures de repos, l’autre veillait à la sûreté commune. Souvent Lewis ne voulait pas allumer de feu pour nous préserver des bêtes féroces, car la fumée aurait pu nous faire découvrir de quelques Indiens, et nous aurions payé cher notre imprudence.