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chap. iv — marche dans les prairies.

Sa provision de poudre était près de finir, et il se voyait sans aucun moyen de pouvoir se procurer la subsistance nécessaire. Il ne se laissa pas cependant abattre, car il savait que celui qui met sincèrement sa confiance dans la Providence n’en est jamais abandonné.

Le ruisseau qu’il avait suivi jusque-là se perdait dans des ravins obstrués par des lianes croisées en tous sens, et formant une barrière impénétrable. Il renonça donc à le suivre et se dirigea le plus directement qu’il put vers le Nord, espérant trouver soit un grand fleuve qui le mènerait à quelque ville, soit des habitations ou des plantations où il pensait pouvoir demander l’hospitalité.

Il marchait déjà depuis quinze jours, et les prairies et les forêts se succédaient sans interruption devant lui, coupées seulement par de nombreux cours d’eau qu’il passait à la nage, quand à l’entrée d’une clairière il aperçut un homme debout et tenant à la main un long fusil. C’était un trappeur[1] canadien, nommé Lewis, qui, ayant entendu le bruit que faisait Wilhelm en marchant

  1. On nomme ainsi une classe de chasseurs d’animaux à fourrures qui prennent le gibier au moyen de pièges ou trappes.