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arrivée en amérique.

pays. Il se trouva bientôt sur la lisière d’une forêt. Les arbres gigantesques et la magnifique flore de l’Amérique, si différente de la nôtre, attirèrent d’abord la curiosité du jeune naturaliste, et passant d’un objet à un autre, avide de se rendre compte de tout, il se trouva entraîné plus loin qu’il ne l’aurait voulu.

Après plusieurs heures de marche, la faim s’étant fait sentir, Wilhelm s’arrêta pour manger le peu de provisions qu’il avait eu la précaution de prendre avec lui ; songeant ensuite que l’heure était venue de se rendre à l’anse des Tortues, il se leva tout joyeux et pensa, dans la présomption de son âge, pouvoir très-facilement reconnaître son chemin. Il se trompait : Wilhelm n’avait pas le talent merveilleux des Indiens pour se retrouver au milieu du labyrinthe des forêts où nulle route n’est tracée ; aussi, plus il marchait et plus il s’éloignait de son but.

Le soleil commençait à s’abaisser à l’horizon : Wilhelm, pensant qu’il lui serait encore plus difficile de se frayer une route dans l’obscurité, prit le sage parti de monter sur un arbre pour y passer la nuit, et se recommandant à Dieu, le courageux jeune homme fut bientôt profondément endormi.