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chap. iii — départ de wilhelm.

et qu’il désirait se faire marin. Quel que fût le regret que le baron et son fils éprouvèrent de découvrir chez Wilhelm une vocation qui allait l’entraîner loin d’eux, ils n’essayèrent même pas de le détourner de son projet, sûrs qu’ils étaient que leur jeune ami ne pouvait manquer de réussir dans une carrière embrassée par goût. Le baron employa donc ses protections à le faire nommer novice, et il fut décidé qu’il s’embarquerait sur le Washington en partance à Hambourg et qui allait mettre à la voile pour l’Amérique du Nord.

Le jour du départ fut encore un jour de douleur pour Wilhelm, car il allait quitter les seuls êtres qui s’intéressassent à lui pour aller vivre au milieu d’indifférents ; mais la fermeté de son caractère ne l’abandonna pas ; il s’affermit dans sa résolution, et pour éviter de nouveaux regrets à ses amis, il sut retenir ses larmes prêtes à couler.

Le moment le plus pénible fut celui où il quitta sa chèvre, car elle lui rappelait tous les plaisirs et les jeux qui avaient embelli son enfance. Ne voulant pas laisser sa bonne nourrice entre les mains de mercenaires, il l’offrit à la jeune Berthe, sœur de Stanislas.

La pauvre petite, qui aimait beaucoup Wilhelm, lui promit en pleurant d’en avoir bien soin, et